Au nom de notre institution, R&D présente toutes ses excuses aux 42.000 candidats figurant dans cette base de données qui demandent toujours à connaître les « procédures » de recrutement organisées et à être rassurés quant à leur transparence !   

La gestion scandaleuse des concours internes et les parachutages des cabinets de la Commission Barroso – qui dépassent tout ce qui avait été fait de pire par les précédents Collèges -, ne suffisaient pas encore pour ébranler les fondamentaux des procédures de recrutement et nominations !

Il a fallu que l’année dernière la Commission sorte de son chapeau un « appel à ma­nifestations d’intérêt » pour le recrutement de collègues Agents Contractuels.

R&D avait immédiatement dénoncé le caractère totalement inacceptable de cette approche et l’application d’un nouveau principe fondateur à savoir le « Fait du Prince » !

R&D avait rappelé que depuis 2006, grâce à la détermination politique du Vice-Président Kallas, la mise en place de tests ouverts et anonymes (CAST) pour le recrutement des AC était un principe de base qui semblait être acquis et dont nous devions nous réjouir.

Or, l’approche qui relevait des plus mauvaises pratiques du passé et que nous pen­sions être définitivement enterrée a refait surface !

Les informations dont nous disposons, les plaintes et les demandes d’aide qui nous sont adressées tant par les services que par les candidats, démontrent que nos pires prévisions se sont malheureusement avérées !

En effet, les candidats ont été soumis à un « procédé »  qu’il est difficile de qualifier de véritable procédure admi­nistrative: inscrits dans une base de données après introduction de leur CV, ils doivent attendre patiemment que quelqu’un, quelque part, en l’absence d’une quelconque procédure, de la moindre coordination de la part de la DG HR, et de toute implication de la représentation du personnel, les choisissent et les sélectionne parmi des dizaines de milliers d’autres candidats en les invitant à un entretien!

Comme R&D l’avait prévu, dans ces conditions, les candidats se sont vus contraints à se muter en « lobbyistes » s’adressant sans cesse aux DGs, transmettant à toute boîte électronique leur CV, faisant appel aux connais­sances, aux amis des amis…pour avoir une quelconque chance d’être sélectionnés. Une approche opaque, dis­criminatoire, ouvrant la porte à toutes les dérives et n’offrant aucune garantie aux candidats et exposant les ser­vices à toutes les critiques et à tous les dangers !

Il était difficile de faire pire !

Dans cette période de crise de légitimité et crédibilité du projet européen, avec notre fonction publique qui fait l’objet d’attaques virulentes, est-ce que notre institution pouvait présenter une pire carte de visite aux dizaines de milliers de candidats qui ont l’ambition d’y être recrutés ?   

La Commission se justifie en rejetant la faute sur l’EPSO qui aurait dû organiser des CAST en bonne et due forme !

Le pire de cette gestion scandaleuse ce sont les « explications » invoquées pour essayer de la justifier !

En effet, la Commission prétend que le lancement de cet appel à manifestation découle de l’incapacité d’EPSO de mettre à la disposition des services des listes issues d’un nouveau CAST, puisque les listes existantes sont quasi inexploitables.

La Commission fait semblant d’oublier que le principe de procédures de sélection ouvertes et anonymes est ac­quis depuis 2006 et que l’obligation pour EPSO d’organiser de nouveaux CAST a été formellement confirmée par les DGE, négociées et adoptées par le Collège en 2011 !

Dans une institution comme la nôtre, qui étouffe sous le poids de planifications, contrôles, audits, évalua­tions….avec le board d’EPSO qui se réunit tous les mois et où la Commission est bien représentée, il est tout simplement inconcevable de prétendre qu’il n’a pas été possible de gérer à temps les demandes des services et d’organiser des procédures de sélections en bonne et due forme.

EPSO dément les accusations de la Commission! Les CAST auraient pu être organisés s’il avait été précisé qu’il était urgent de le faire!

Et pendant que la Commission confirme son attachement aux principes de base de tout recrutement et explique que ce sont les défaillances d’EPSO qui l’ont contrainte à organiser cette « procédure », EPSO conteste avec fer­meté les justifications avancées par la Commission.

Dans ces conditions, R&D demande d’insérer, dans les prochains tests CBT organisés, la question à choix mul­tiples visant à savoir qui est responsable de ce désastre!

Dans l’attente de connaître la bonne réponse et de disposer d’une quelconque date pour l’organisation des futurs CAST, ESPO continue à passer son temps à se pavaner dans les Etats Membres (et même en dehors…) pour prêcher la bonne parole et convertir les administrations nationales, les incitant à sortir des ténèbres de procé­dures de recrutements peu transparentes!

Nous sommes sûrs que, dans cette prédication de la bonne parole, la base de données EU-CV figure au premier point de chaque sermon d’EPSO…pour expliquer de manière concrète ce qu’est une  « worst practice » et ce qu’une administration publique ne devrait jamais faire pour mériter le respect de ses concitoyens et de ses contri­buables !

Il est évident que nous n’allons pas en rester là.

R&D demande que des sélections CAST soient organisées dans les plus brefs délais.

De plus, R&D saisira toutes les instances internes et externes en demandant des informations précises concernant l’exploitation de la base EU-CV et notamment:

? le nombre de recrutements par DG,

? les modalités pratiques utilisées par chaque service,

? le nombre de reclassement d’un groupe de fonction à l’autre qui ont été ainsi opérés,

? le nombre de stagiaires auprès des cabinets qui ont été ainsi recrutés …etc.