L’Union européenne n’est pas une option, mais une obligation: elle a besoin d’une fonction publique compétente, indépendante et permanente: aujourd’hui, elle ne représentent que 5,7 % du budget communautaire, dont seulement 2,6 % concerne les salaires !!!

Nous personnel des Institutions européennes, sommes conscients que travailler auprès des Institutions européennes signifie participer à la réalisation d’un projet politique unique: la construction d’une Union qui rassemble aujourd’hui 27 États et plus de cinq cents millions de citoyens. Il y a à peine quelques décennies, avant le Traité de Rome, ces États s’entredéchiraient pour affirmer leur suprématie économique et culturelle.

Cette Union, est la plus grande révolution pacifique jamais vue au monde .

Toutefois, les interprétations du concept d’Union différent très fortement selon les États membres. En simplifiant, certains n’y voient qu’une simple zone de libre échange alors que d’autres la conçoivent comme un projet qui devra aboutir à une vraie Union européenne avec un pouvoir décisionnel, de plus en plus représenté par le Parlement européen et avec de plus en plus de domaines de compétence.

Il est clair que le service public européen devra être modelé en fonction du choix politique qui sera fait. Une simple zone de libre échange ne nécessite pas une fonction publique compétente, indépendante et permanente. En revanche, dans une vraie Union européenne, cette fonction publique sera indispensable pour assurer l’intérêt général.

Une première grande attaque au fonctionnement des institutions européennes est venue des partisans de la zone de libre échange et a été menée en 2004 par le Vice-président de la Commission de l’époque, Neil Kinnock.

Nous sommes très choqués que la RTBF et LE SOIR aient commencé une nouvelle campagne, qui était le monopole d’une certaine presse en Belgique, visant à détruire l’image du personnel des Institutions européennes.?? Contrairement aux attaques contre une fonction publique européenne,  et qui serait trop chère, il faut savoir que les coûts administratifs pour cette fonction publique ne représentent que 5,7 % du budget communautaire, dont seulement 2,6 % concerne les salaires !!!

In fine, on découvre que la vraie motivation de ces réductions en 2004 n’a pas été des améliorations budgétaires significatives, mais plutôt la volonté de décourager les candidats les plus performants d’entrer dans la fonction publique européenne et de nationaliser notamment la haute hiérarchie.?La réforme Kinnock a déjà permis des économies de 3 milliards d’euros à ce jour et fera économiser encore 5 milliards jusqu’à 2020.

Mes les attaques continuent: les États membres, notamment ceux qui ne veulent pas une vraie Union européenne, ont obligé la Commission à introduire une nouvelle «réforme» qui rendra encore moins attractif le travail auprès des Institutions européennes avec une baisse de personnel et une augmentation de la précarité.?Pourtant, dans un monde caractérisé par une mondialisation sauvage et par des crises financières sciemment non contrôlées, le seul moyen pour sauvegarder le modèle social européen est la réalisation d’une Union européenne démocratique et stable.

Et surtout, personne n’explique qu’une vraie Union européenne n’est pas une option, mais une obligation si nous voulons faire face aux défis actuels (mondialisation sauvage, crises financières incontrôlables, pour ne citer que les majeurs) sans perdre notre modèle de vie. Aucun État membre, petit ou grand soit-il , ne pourra faire face à ces défis tout seul!

Nous avons lancé une Plate-forme «Europe solidaire ? citoyens gagnants» (www.europe-solidarity.eu) qui s’efforcera de cadrer le discours au niveau politique en évitant les polémiques stériles.