Vous avez été très nombreux à répondre à notre campagne de formation pour les nouveaux concours EPSO 2010 et nous tenons à vous remercier pour votre confiance! Cela démontre votre intérêt pour la fonction publique européenne!

Mais pouvez-vous imaginer un hôpital dans lequel le personnel a été recruté sans aucun examen qui puisse vérifier les connaissances dans le domaine de la médecine et de la santé?

Ou bien, imaginez-vous un pays où les juges travaillent, condamnent les personnes, émettent des arrêts avec de lourds effets économiques et administratifs, sans que personne ne puisse vérifier les connaissances dans le domaine de l’Histoire du droit?

R&D attire l’attention sur le fait que le nouveau système mis en place par l’EPSO, pour les concours 2010, vise à remplacer l’évaluation des connaissances par une évaluation des compétences.

L’EPSO va élargir sa série d’épreuves d’aptitudes cognitives en remplaçant le test de connaissance sur l’Union européenne par un test de raisonnement abstrait.

Selon l’EPSO, cette approche offrirait « beaucoup d’avantages pour mener une évaluation équitable et impartiale des candidats provenant des 27 Etats membres » et il s’agirait d’un outil « objectif, fiable et équitable, sur lequel les différences liées à l’origine ethnique, culturelle, à l’éducation ou au sexe n’ont aucune influence, un bon indice du rendement au travail ».

Cette approche soulève beaucoup d’inquiétudes: R&D est contre la transposition aveugle des modes de gestion et de recrutement d’une entreprise privée. Une administration publique n’existe que pour servir l’intérêt public. Il est donc illusoire de vouloir transposer telles quelles à l’administration publique les méthodes de recrutement, de gestion et de rémunération du personnel des entreprises privées.

Les valeurs et la vision européenne doivent être à la base des concours organisés par l’EPSO pour recruter nos futurs collègues.

Dans ce contexte, R&D salue avec grande satisfaction l’engagement de l’EPSO de revenir dans les prochains concours au multilinguisme et de respecter la langue principale des candidats. Néanmoins, des doutes subsistent sur la capacité de valoriser et d’apprécier les valeurs européennes auxquelles le personnel des Institutions est appelé à adhérer.

Néanmoins, les bonnes intentions ne suffisent pas et les vices se cachent souvent dans les détails de la mise en œuvre. Il est donc essentiel que, dès les avis de concours, le moindre risque de privilégier la recherche d’un candidat n’ayant point de connaissance ni d’attrait concernant les origines, l’identité, la culture, le fonctionnement et les finalités de l’Union européenne soit exclue. Il ne peut être question de recruter des candidats dépourvus de toute compétence, connaissance et passion pour l’Histoire et les valeurs européennes, et qui pourraient travailler tant à la Commission européenne que dans une multinationale ou dans une banque d’affaires.

Une fonction publique européenne spécifique et unique

R&D, tout en refusant un aveugle apprentissage par cœur des noms ou des dates liées à l’histoire européenne estime cependant que les méthodes, les outils, les techniques de la recherche et de la sélection du personnel ne doivent pas être séparés de l’environnement institutionnel auquel ils s’adressent. La fonction publique européenne est spécifique et unique, et il serait inconcevable de lui appliquer les principes de recrutement qu’on appliquerait à une société privée ayant un but lucratif.

Par ailleurs, il est essentiel d’éviter que notre image de fonctionnaire européen qualifié s’en trouve écornée un peu plus auprès de l’opinion publique. La défense de la dignité de la fonction publique et de la construction européenne passe encore et toujours par la compétence, l’indépendance et la permanence de notre personnel. Ces garanties peuvent être assurées uniquement par des procédures de recrutement prenant en compte les valeurs européennes.

De même, il faut éviter de donner l’impression que les futurs concours seront caractérisés par une marge de discrétion trop importante mettant en cause la transparence des procédures et l’égalité de traitement des candidats. Ceci concerne notamment les modalités de mise en œuvre et d’évaluation de certains tests – voir le test de jugement de situation (TJS) – qui doivent absolument prendre en compte les capacités, les talents et la vocation que l’Institution est en droit d’attendre des futurs fonctionnaires.

L’Europe est avant tout un rêve, un idéal qui vient de loin et il doit avoir un grand futur!

R&D veillera à ce que ces principes soient dûment pris en compte dans le cadre des nouveaux concours EPSO à chaque étape et ne manquera pas de dénoncer avec la plus grande détermination tout risque de dérive par rapports aux principes de l’organisation des concours.

L’enjeu est essentiel: c’est l’avenir d’une fonction publique européenne compétente, permanente et sa capacité de résister aux attaques qui lui sont adressées qui en dépendent!

Un approfondissement ou votre avis sur la question?

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